Louise Ameeuw fait partie de l’équipe nationale et enchaîne les beaux résultats. Rencontre avec une championne déjà bien en selle.
En ce jour lumineux d’un printemps dont on savoure déjà pleinement les contours, en ce début avril, les écuries d’Ecaussinnes dévoilent leur majesté tranquille. Un cadre idyllique qui respire, aussi, la sérénité. Le sourire de la jeune cavalière qui descend de son cheval pour partager un moment avec nous doit certainement être influencé par cette sorte d’état de fait.
A 12 ans, la fille de Christophe Ammeeuw - qui est notamment le propriétaire des lieux – est déjà une cavalière émérite. « Je monte en équipe Children au niveau international », nous explique-t-elle. S’étant plusieurs fois distinguée dans les épreuves à 1m30, elle a l’ambition de rejoindre l’équipe Juniors d’ici deux ans. Son premier souvenir en matière d’équitation ? « Depuis que je suis toute petite, c’est une passion », nous confie-t-elle. « J’ai monté mon premier poney à l’âge de trois ans, et les chevaux sont comme une deuxième famille pour moi ». Aujourd’hui, Louise en possède quatre. Ce dont elle se souvient le plus précisément, c’est du moment où elle a commencé à trotter, et ensuite à galoper. Ainsi que de son premier saut d’obstacle. « C’était avec mon poney Flocon, nous avons sauté à 60 centimètres », évoque-t-elle. La sensation fantastique qu’elle a ressentie lui donne encore des étoiles dans les yeux quand elle en parle. Car c’est avec ce poney B âgé de 12 ans qu’elle a découvert cette magnifique dimension qu’est la confiance.
Une belle relation
Ce que la jeune cavalière apprécie tout particulièrement, c’est la complicité que l’on peut vivre avec son cheval. Il s’agit même, du reste, de ce qu’elle préfère. « On est deux, on va jusqu’au bout à deux, ce n’est pas chacun pour soi ». Une forme d’unité, en somme. Mais l’esprit de compétition est également quelque chose d’important à ses yeux : « quand je rentre sur la piste, c’est pour gagner », confie-t-elle. Fernanda Ameuuw, sa maman, le confirme volontiers. « Louise est très volontaire, cela fait totalement partie de sa personnalité ».
Un palmarès déjà impressionnant
Pour Louise, 2018 a été synonyme d’accélération. « J’ai beaucoup évolué », constate-t-elle avec simplicité. Alors que cette année devait essentiellement lui servir à consolider ses bases pour passer les qualifications en 2019, tout s’est passé plus vite que prévu, d’une première participation à la Coupe des Nations à Opglabbeek, au Championnat de Belgique où elle s’est qualifiée pour le Championnat d’Europe en remportant la médaille de bronze par équipe. « Cela a été ma plus belle récompense ! », s’exclame la jeune championne. Ce que cela lui a apporté ? Une forme d’assertivité, très certainement. Encouragée depuis toujours par sa maman - elle-même grande cavalière -, Louise confie que c’est ce soutien maternel qui continue de la porter au fil de son évolution. Trouver le juste équilibre entre sa scolarité - étant par ailleurs une excellente élève - et cette belle passion, y participe.
Modèles inspirants
Outre le modèle familial, Louise admire de nombreux cavaliers. Un exemple parmi d’autres ? Kevin Staut. « Quand j’étais petite, je l’ai beaucoup vu monter ici aux écuries. Il m’a montré ce que sont le travail et la persévérance ». Des valeurs essentielles, au même titre que la détermination, dont elle semble totalement imprégnée. Et parlant de cette complicité cavalier - cheval qu’elle apprécie tant, y a-t-il un équidé auquel elle pense en particulier ? Sans conteste, c’est son cheval LoverBoy. « C’est avec lui que j’ai fait la plupart des gros concours et que j’ai le plus appris ». Et un cheval qu’elle aime suivre ? La jument Catch me if you can. « J’adore regarder ses parcours, sa manière de sauter, de s’engager dans la piste, d’être compétitive ».
« Mon cheval LoverBoy m’a montré qu’il ne pouvait pas tout faire tout seul et que l’on avait chacun sa partie à réaliser. Je lui en suis très reconnaissante »
Jeux olympiques
Quand on lui demande quel est son objectif à plus long terme, la jeune championne n’hésite pas une seconde : participer aux Jeux olympiques. « En 2028, quand j’aurai 22 ans », précise-t-elle, même si elle souhaiterais déjà y être en 2024. Et si Louise porte déjà en elle ce mental propre aux gagnants, elle en a aussi acquis les principes. Et notamment, une routine. « Quand je vais aux écuries, je regarde tous mes chevaux pour voir s’ils vont bien et ce qu’ils ont déjà fait le matin. Ensuite je prends mon cheval et je le prépare tranquillement.
Je pars en balade avec lui pour le détendre, s’il ne pleut pas, et ensuite je commence à travailler. Soit je saute, soit au plat ». Et avant un concours, Louise va plus spécifiquement travailler sur chaque point faible. « J’essaie que ce soit de mieux en mieux chaque jour, avant de monter en compétition. Mais cela ne nous empêche pas de nous amuser aussi ! », conclut-elle. Une manière positive - et très constructive - de combiner effort et plaisir, poursuite des objectifs et détente. Et ce, tant pour Louise que pour son cheval.