03/05/2017 - Portraits
PAR maxime pasture
Antoine Hamelin
La compétition dans les veines
Jockey professionnel depuis 2012, Antoine Hamelin est un phénomène des courses hippiques en France. Mais les chevaux d'un moteur, ça le connaît aussi. Car durant son temps libre, Antoine apprécie la moto entre amis. Cela tombe bien, il y a pas mal de comparaisons à faire entre les deux disciplines. Rencontre avec un jeune qui n'a que la compétition en tête...
Le week-end précédent l'heure d'écriture de ces lignes, Antoine Hamelin a encore remporté une belle victoire. C'était lors du Grand Prix Basque, à Saint-Cloud, sur le dos de Montesquieu. Les chevaux, c'est toute sa vie. Et surtout, du plaisir au quotidien. Ce que le jeune homme de 25 ans affectionne particulièrement ? La puissance de ces majestueux animaux. Mais cette puissance, Antoine l'apprécie également sur la selle... d'une moto, sa seconde passion.
Une histoire de feeling...
« J'ai eu ma première moto alors que mes pieds ne touchaient même pas encore par terre. C'était une petite moto de cross. Je me souviens que mes parents me l'avait offerte pour Noël. Puis, comme beaucoup de gens, j'ai eu des deux-roues quand j'étais plus jeune. La vitesse et la puissance m'ont toujours attiré. » Cette sensation, Antoine la retrouve également tous les jours à cheval, sur lequel il reste quand même plus à l'aise. Il aime « l'osmose » entre lui et son compagnon. Pourtant, le jeune Picard admet que la moto se contrôle plus facilement qu'un équidé : « A moto, si vous souhaitez accélérer, ça accélère ; si vous souhaitez freiner, ça freine. Avec un cheval, c'est une autre histoire. Ce n'est pas toujours comme on veut. S'il veut vous envoyer dans le mur, il le fera. Il faut ressentir et comprendre le cheval, avoir un bon feeling avec lui. C'est ce que j'apprécie dans mon métier : avoir ce feeling qui fait toute la différence. »
Objectif : être devant
Lorsqu'on lui demande si devenir pilote moto professionnel l'intéresserait, la réponse est hésitante mais finalement franche : « Oui, ça m'aurait plu ! De là à savoir si j'aurais un bon palmarès, difficile à dire mais je pense avoir quelques qualités. La preuve : lors des sorties entre amis, je suis quasiment toujours devant ! J'adore quand on se tire la bourre entre copains. Que ce soit dans n'importe quel sport, le vélo, le tennis, le paintball, la compétition revient toujours au premier. Mon objectif #1 est toujours d'être devant les autres à l'arrivée ! »
Le sang-froid, primordial
Antoine Hamelin n'hésite pas à nous dévoiler ce qu'il pense être son petit truc en plus : « Je n'ai pas peur de prendre plus de risques que les autres pour gagner. C'est un choix. Celui de toujours tout mettre en œuvre vers la victoire. » Dans ce cadre, le sang-froid du garçon ne peut que lui servir : « Il est très important de rester calme dans les moments les plus intenses. Surtout en course, à cheval, il faut savoir rester patient pour revenir au tout dernier moment sur le poteau. »
La sécurité...
En plus de devoir être patient, en course hippique, il faut composer avec de nombreux autres éléments qui peuvent interférer. Il y a quelques semaines, Antoine a par exemple perdu les étriers car sa pouliche avait malencontreusement heurté la lice à la sortie du premier virage de course. Heureusement, tout s'est bien terminé dans cette situation qu'il qualifie plus dangereuse qu'une chute à moto sur circuit. Il s'explique : « Lors des compétitions moto vitesse, ils pensent tellement à la sécurité que cela devient rare de se faire très mal. A cheval, c'est différent. C'est moins sécurisé et on ne peut pas toujours contrôler sa monture. Ça reste un animal : si on tombe devant le peloton, on peut vite se faire piétiner par 10 chevaux qui se ruent sur nous. »
Des cylindrées bien diverses
Ainsi, le résident de Chantilly a possédé six motos différentes dans sa vie. Âgé de 25 ans, même si ce chiffre est très loin d'égaler le nombre de chevaux qu'il a monté dans sa carrière, cela n'est déjà pas si mal ! Aujourd'hui, le natif de Courbevoie est l'heureux propriétaire de trois machines : une KTM 250cc pour le tout-terrain, une Suzuki GSX-R 750cc pour les virées rapides et une Harley-Davidson Iron pour les balades. Mais vous l'aurez compris, les simples promenades, ce n'est pas ce qu'Antoine Hamelin préfère. Chez lui, tout se fait en rythme et de préférence, en occupant la première place !
Futur champion du monde ?
On vous livre une dernière anecdote : son pilote Moto GP préféré se prénomme Valentino Rossi, 7 fois champion du monde. Un beau modèle pour le jeune jockey qui lui aussi peut rêver, pourquoi pas, d'un titre de champion du monde dans le futur...
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