Je m’appelle Marius d’Ecaussinnes. Je suis né ici, dans ce petit village tout vert, planté au milieu de la Belgique, au coeur de l’Europe. Après un passage d’une semaine dans une maternité remplie de nounoux attentionnées, je suis revenu chez moi au milieu d’un domaine de près de 25 hectares, les Écuries d’Ecaussinnes.

J’adore tout cet espace,... et je suis servi par une équipe de cinq personnes qui prend soin de moi quotidiennement.

Cette équipe est chapeautée par Fernanda Ameeuw, la reine des lieux. Comme terrain de jeu, je profite de quatre pistes d’entraînement : deux indoor et deux outdoor. Je me dégourdis aussi les pieds sur une longue piste en herbe tendre.

Pour me sustenter, on m’offre un régime alimentaire adapté à mon âge, à mon standing et à mes efforts. Et mes efforts, je ne les compte pas...

C’est ma nature, je suis né pour briller sur les meilleurs concours de saut d’obstacles au monde.

J’ai aussi droit à quelques gâteries : le domaine comprend des salles de soins équipées avec douche et solarium !

Je commencerai ma carrière professionnelle en Belgique. Mais je sais aussi qu’un jour viendra le moment de la séparation, du grand départ. C’est mon destin ! Paris, New York ou peut-être Hong Kong ! Je prendrai le large. Tout dépendra de mon niveau de compétences et de ma famille d’adoption. Des cousins comme Utamaro d’Ecaussinnes et Venezia d’Ecaussinnes, sont des champions et ils ont beaucoup voyagé. D’autres cousins ont même élu domicile dans des palais des Mille et Une Nuits où vivent des têtes couronnées... d’autres ont même rejoint des familles du show-biz , comme les Springsteen ou les Spielberg, et certains ont pu s’installer dans les milieux de la finance, un peu comme chez les Bloomberg ou chez les Gates, eux aussi passionnés par ma discipline de prédilection.

Les jours de compétition, tous les yeux seront rivés sur moi.Et dans les tribunes, il y aura du beau monde. A la vue de mes résultats, certains se battront peut-être même à coups de dollars pour s’offrir mes prestations... Ce qui me fait stresser ?

Le résultat de mes courses, bien sûr, mais aussi les aléas du voyage. La vie d’athlète m’obligera à courir le monde, de compétions en compétitions. Mes aînés m’ont déjà prévenu : il y aura des sauts de puce d’une ville à l’autre, mais aussi de longs périples entre pays. Beaucoup de trajets s’effectueront en camions, de gros engins, paraît-il aussi confortables que des maisons. Mais je devrai aussi prendre les airs...

On m’a toutefois rassuré, toutes les précautions sont prises, le voyage se fait avec quiétude.

Je vois d’ailleurs ma vie comme un beau voyage. Mais je n’oublierai jamais mes racines, plantées dans ce petit village de Belgique, tout vert.