Instantanés
du Qatar Prix de l’Arc de Triomphe
Fin septembre 2017, un mémorable week-end automnal a célébré le sommet hippique de la saison du Galop. H Equestrian Passion y a partagé l’émotion de propriétaires passionnés.
Le rendez-vous le plus attendu de l’année s’est inscrit une fois encore dans les annales. Et pas n’importe lesquelles : en effet, pour la seconde - et dernière - fois de son histoire, la plus grande course de galop au monde s’est déroulée dans l’enceinte de l’hippodrome de Chantilly, berceau historique des courses de chevaux. Et pour cause, Longchamp, qui accueille traditionnellement ce sommet hippique, est en totale reconstruction pour laisser place, dès avril 2018, à l’un des hippodromes les plus modernes d’Europe.
Grands moments
Mais pour l’heure, surplombant la piste bordée par les Grandes Ecuries et le château des Princes de Condé, les tribunes de Chantilly ont résonné de la clameur enthousiaste d’une foule venue du monde entier pour assister à l’époustouflante victoire de la championne britannique Enable, qui tentera l’exploit sportif de remettre son titre en jeu l’année prochaine. Une effervescence au diapason de ce prestigieux week-end, théâtre d’un spectacle qui se prolonge et se partage dans les allées de l’hippodrome, autour du rond de présentation, ou en bord de piste dans le Village de l’Arc, un vrai rendez-vous où l’élégance côtoie la passion et l’excellence sportive.
Belles rencontres
Et, au cœur de ce week-end de légende, H Equestrian Passion a pu partager l’histoire de chevaux qui suscitent l’émotion parce qu’ils sont nimbés de belles aventures. Alors bien évidemment, ce sont leurs propriétaires qui nous ont planté le décor de leurs parcours respectifs. Avec dans la voix et le regard ce petit quelque chose qui traduit la passion qui les anime : un mélange d’enthousiasme, d’adrénaline et d’admiration.
...C’est impressionnant de se dire qu’on arrive à différencier le caractère des chevaux...
Une association jeune et passionnée
Quand Alexis Anghert nous parle de Mille et Mille, tout juste arrivé deuxième du Prix du Cadran (Groupe 1) cette année, et premier en 2015, c’en est presque palpable. « Nous y avons vraiment cru parce que Mille et Mille, c’est un cheval un petit peu fou qui aime bien aller devant. Cela s’est super bien passé car le terrain était assez souple et qu’il adore cela. Il a pris quelques longueurs d’avance et nous avons bien crié pour l’encourager ! », explique le jeune homme avec fougue. « Finalement nous avons été battus d’une demi-longueur par le champion de Son Altesse Aga Khan Vazirabad ». Bien crier, cela change-t-il quelque chose ? « Je ne peux évidemment pas le garantir, mais l’émotion est tellement forte que ça sort tout seul », s’exclame-t-il. Cet ancien golfeur professionnel – jusque juillet 2016 – reconverti dans le monde des affaires, possède Mille et Mille en co-propriété depuis avril 2014.
Le bon moment
« Mon associé actuel m’a un jour demandé de l’accompagner aux courses pour voir une jument qui courait le Quinté à Maisons-Laffitte », se souvient-il. « C’était un mardi et j’étais justement disponible ». Mais le cheval fit une mauvaise performance. Qu’à cela ne tienne, les deux amis furent invités à déjeuner sur place par un proche au Salon des Propriétaires. De fil en aiguille, après une course à réclamer, ils se virent proposer par un entraineur de prendre une part dans un cheval. Pour eux, c’était le bon moment : ils y songeaient depuis longtemps. « Mon ami était déjà propriétaire, et quant à moi, ma famille est issue du monde hippique et j’étais prêt à me lancer dans l’aventure ». Mille et Mille fut donc acquis. « C’est un cheval qui a beaucoup de caractère. A l’époque, il tiquait à l’ours, ce qui induit une perte d’énergie et peut également causer un amaigrissement ». Heureusement, ce n’est plus le cas aujourd’hui et le superbe potentiel de Mille et Mille lui a permis une ascencion et une longévité peut communes pour gagner de fameux jalons. Car ce cheval hors du commun, entraîné par Carlos et Yann Lerner, évolue maintenant depuis plusieurs années au plus haut niveau. « Vivre cela, c’est sensationnel », s’émerveille Alexis Anghert. « On se rend d’autant mieux compte du travail qui est fourni par les cavaliers, les entraineurs, et tous ceux qui constituent ces extraordinaires équipes ».
QUESTION DE CARACTÈRE
Et à force, apprendre à les connaître permet de sentir également leur caractère. « Et vous savez, quand on connaît son cheval, l’émotion ressentie à le voir courir est phénoménale ». Et quelles sont pour lui les composants de ce ressenti ? « De l’admiration, de la fierté, de la persévérance, de la peur aussi, et puis bien sûr une bonne dose d’adrénaline ». Voilà qui mène sûrement à une forme d’attachement ? « Ah mais complètement, tout ce qui arrive au cheval nous touche terriblement », conclut-il.
La fille de
Et quand il s’agit de connaître un cheval, Robert Albigot est un exemple emblématique de propriétaire possédant une extrêmement fine connaissance des courants de sang. Lors de la Vente de l’Arc ARQANA, c’est particulièrement de Miss Melbourne - acquise à la Vente d’Automne ARQANA en 2015 - qu’il nous a parlé. Mais quelle est donc la généalogie de cette Miss à l’aura très affirmée ? Déjà, c’est une fille de Kentucky Dynamite. « Mon ami et entraîneur Antoine de Watrigant possédait une grande expérience des produits de cet étalon, qu’il trouvait magnifique, de belle taille et de grande aisance dans sa manière de se déplacer. De mon côté j’étais confiant aussi, parce que sa lignée maternelle - de Miss Alabama - me parlait, avec des chevaux endurants sur les champs de course ». L’achat fut donc conclu pour 15.000€, Robert Albigot détenant dès lors une part de Miss Melbourne avec son fils Pierre-Jean. « Elle est magnifique », s’exclame-t-il encore aujourd’hui.
Tout en finesse
« Il a fallu négocier son passage de 2 à 3 ans, car c’était déjà une grande pouliche, mais qui ne cessait de grandir », explique Robert Albigot. Or, une forte croissance peut générer des revers. « Il convenait donc de maintenir sa forme, mais d’en même temps l’attendre, et c’est là tout le mérite de son entraineur Antoine de Watrigant », poursuit-il. Et ce faisant, progressivement, cette graine de championne a découvert ce qu’étaient les courses pour rapidement enchaîner trois belles victoires, dont la Listed Prix Occitanie par 2 longueurs début septembre à Bordeaux. A 3 ans, s’étant donc classée parmi les cinquante meilleures pouliches de sa génération en France en ne courant que six fois, elle a été présentée à la très prestigieuse Vente de l’Arc en tant que Wild Card. Les enchères ont vite monté jusqu’à 370.000€, et la vente s’est réalisée dans la foulée. « Je suis persuadé que Miss Melbourne fera une très belle carrière », poursuit-il, visiblement assez ému. « Elle va partir vers les Etats-Unis, et portera la casaque de Martin Schwartz, qui est l’une des plus belles du Turf américain ». Miss Melbourne est assurément en de bonnes mains. Ce qu’un passionné de chevaux de longue date comme Robert Albigot ne peut que souhaiter.
Le dimanche
De longue date, en effet. A Pau, sa terre natale nichée au cœur du Sud-Ouest de la France, il a initialement assisté aux courses d’obstacle. « C’était la sortie dominicale », se souvient-il. « Petit-à-petit, j’ai apprécié la beauté des chevaux, leurs couleurs, leurs efforts sur les obstacles ». Et puis la tentation de choisir un cheval, de se dire ‘est-ce qu’il va y arriver ?’ le gagne. Mais il réalise également que les origines d’un cheval ont leur importance. Il lit des revues comme « Courses et Elevage » et se lance dans les études de pedigree. « Les noms ont une très grande importance pour moi », affirme-t-il ensuite. Les noms ? « Ils peuvent évoquer une émotion, un souvenir, et en même temps ils fournissent une garantie sur la qualité des chevaux et le choix des lignées. J’ai besoin de cet équilibre ». Alors du côté de Miss Melbourne, on connaît sa lignée mais qu’est-ce que ce nom a particulièrement évoqué comme souvenir pour lui ? « J’avais pu souvent observer – et je m’en souvenais très bien - que les chevaux de cette famille possédaient une longue carrière et étaient supérieurs aux autres par leur beauté, leur taille et leur tissus ». Tout était dit.
Grandes lignées
Robert Albigot a rejoint les écuries de groupe ARQANA Racing Club (Vendôme Racing Club et Ecurie Bering ) en tant que membre en 2013. « Ce groupement donne la possibilité d’acquérir des chevaux de grande naissance tout en en partageant la propriété ». Et donc, d’appréhender les grandes lignées au plus près. « Cela m’a permis d’encore compléter ma formation », ajoute-t-il enfin. De quoi, certainement aussi, partager toutes ces précieuses connaissances. « Cela a représenté un engagement encore plus fort pour moi ». Alors, quand on parle de passion … Sa complicité avec son fils Pierre-Jean - avec lequel il partage ses belles aventures – en est également un beau témoignage.
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