« Je possède quelques-uns des meilleurs chevaux au monde : Firstclass, Equita van ‘t Zorgvliet ou Ensor de Litrange par exemple. Nous vendons nos chevaux aux meilleurs cavaliers, comme à un Simon Delestre (Ryan des Hayettes), à Kevin Staut (Hayade Septon) ou Eric Lamaze (Hickstead). Tous nos chevaux sont à vendre ici, souligne-t-il d’emblée. Nous sommes surtout intéressés par les chevaux performants au plus haut niveau mondial. L’écurie Stephex possède quelque 250 chevaux de concours dont une centaine ici à l’écurie et 150 autres à partir de 5 ans partout au monde Nous vendons, environ 15 chevaux par mois mais nous en achetons 15, aussi, dans le même laps de temps. Des chevaux parmi les meilleurs du monde : une question d’expérience mais aussi de sensibilité. Il faut ressentir le bon achat et cela n’a rien de rationnel. Mes scouts chinent partout, et chaque semaine, on vient nous présenter entre 10 et 20 chevaux de partout : de Suède, de France, d’Italie… N’oublions pas que la Belgique est « la » plaque tournante du commerce de chevaux de jumping dans le monde. »

Chevaux et cavaliers

Outre le numéro un mondial Daniel Deusser, Stephan Conter dispose de cinq autres cavaliers pour la compétition, parmi lesquels ses deux filles. Deux autres cavaliers devaient s’y ajouter très bientôt. Il emploie 37 personnes à Wolvertem. « On veut agrandir pour arriver à 215 boxes ici à Wolvertem. Avec nos 33 ha, on a la place qu’il faut.  En plus, j’ai environ 200 chevaux d’élevage sur 77 ha au Haras de la Pomme à Deauville. Parmi ma clientèle, on trouve des cavaliers professionnels et des amateurs qui veulent monter à un bon niveau. On ne trouve donc pas de chevaux à 5.000 ou 10.000 euros ici. Chez nous on vend surtout des chevaux entre 50.000 et 5 millions d’euros. Le million d’euros n’étonne plus grand monde dans le secteur. On vend certains chevaux de Jumping à 12-13 millions aujourd’hui… »  Stephan Conter a débuté dans le commerce de chevaux en gravissant les échelons d’année en année.

« J’ai un esprit gagnant, je veux toujours être le meilleur dans ma catégorie, que ce soit comme marchand de chevaux ou que ce soit pour les camions à chevaux. C’est mon association avec Éric Lamaze, médaille d’or olympique à Pékin en 2008 avec mon cheval Hickstead, qui m’a poussé à rechercher de plus en plus de compétitivité. J’y ai pris goût. J’ai engagé de meilleurs cavaliers. Mais c’est avec l’engagement de Daniel Deusser il y a deux ans et demi, que tout a changé pour le meilleur. Il était classé 127e mondial à l’époque. Il est numéro un à l’heure de notre entretien. Nous voulions d’abord atteindre le Top 30 mondial : notre premier rêve. Pour ça, il fallait lui procurer les bons chevaux. En deux ans et demi, il a atteint le sommet. Ça a été très vite. »

Conter regrette que chez nous, aucun politicien ne se rende compte de ce que signifie le cheval dans notre pays. « On essaye de le chiffrer nous-mêmes maintenant, pour prouver notre importance. Mais à titre d’exemple, aux Pays-Bas - autre pays très actif - le cheval est économiquement plus important que les fleurs. Il représente presque le double, c’est dire ! Nombre d’activités seront en effet reliées au monde du cheval : les agriculteurs produisent l’orge, la paille, le foin et l’ensilage préfané, les menuiseries fournissent les copaux, il y a les transports, les organisations de concours, les vétérinaires, les employés du secteur… Le cheval est une activité super-importante en Belgique, or certains pouvoirs publics continuent à mettre un frein au développement.